Créé à l’initiative de deux associations—l’ALEPS (Association pour la Liberté Economique et le Progrès Social) et l’IREF (Institut Européen de Recherches Economiques et Fiscales)—le trimestriel Journal des libertés entend mieux faire connaître et apprécier, mais aussi développer ce qu’il est coutume d’appeler la pensée libérale classique.

 

Mieux faire connaître. Beaucoup de fausses idées circulent sur cette pensée. Le « libéral », dans l’esprit populaire, est avant tout, voire uniquement, un partisan de la liberté économique–« Laissez faire, laissez passer »– ; un optimiste insensé qui pense que marché et paradis sont très proches—la main invisible !—et que l’individu devrait être seul maître à bord dans une société qui ne serait que la somme de ces individus. Or, toutes ces affirmations ne sont, dans le meilleur des cas, que des déformations d’une pensée bien plus riche, plus profonde et plus sophistiquée. Cette pensée s’est exprimée dans de nombreux ouvrages, articles, témoignages que l’on peut retrouver sur les rayons, souvent poussiéreux, de nos bibliothèques. Notre but est de la rendre accessible à un grand nombre.

 

Mieux faire apprécier. Sortir de ces caricatures, qui conduisent presque systématiquement au rejet, et faire découvrir la véritable teneur et la cohérence de la pensée libérale est la mission première de ce Journal des libertés. Cette pensée relève avant tout de la philosophie politique, d’une réflexion sur le pouvoir, sur le droit et sur une analyse sophistiquée des comportements et aspirations d’individus incapables de s’épanouir sans échanger, coopérer et partager avec les autres. Si la coopération dans la sphère de l’ordre marchand a bien entendu passionné de tout temps ces penseurs, elle n’en a jamais constitué leur unique champ d’investigation.

 

Développer. La recherche de cohérence dans la pensée ne débouche pas forcément sur l’uniformité. Les défis qui se présentent à nous sont souvent compliqués et les points de vue peuvent diverger sur la meilleure piste à suivre. Si des convictions fortes rapprochent les différents auteurs et acteurs qui ont nourri la pensée libérale, celles-ci ne suffisent pas à dicter en toute circonstance la conduite à tenir, la politique à mettre en oeuvre. C’est pourquoi il est essentiel de débattre, de s’ouvrir à des analyses nouvelles pour trouver des solutions adaptées aux problèmes d’aujourd’hui. Pour montrer l’actualité et la force de cette pensée.