« L’homme est un être souverain. »
Acluin (professeur et conseiller de Charlemagne, propagateur d’écoles), Concile de Francfort (794)
Les principes devant guider notre action
En matière d’éducation, comme dans d’autres domaines de la vie sociale et économique, quels sont les principes d’action clefs ?
Une réalité navrante
- La liberté d’enseignement : celle des parents, premiers éducateurs des enfants ; celle du corps professoral : on éduque bien à la liberté en étant soit même libre !
- La subsidiarité : une société d’ordre supérieur ne doit pas assumer des fonctions qui reviennent à une société d’ordre inférieur, la privant de ses compétences. Elle doit plutôt la soutenir en cas de nécessité
L’Éducation nationale (1,2 M d’agents) est le plus gros employeur français et le troisième plus gros employeur au monde après Walmart et Amazon :
- 859 000 enseignants (dont 141 200 dans le privé),
- 332 800 agents par ailleurs (administration, assistance éducative, direction, animation pédagogique, inspection, etc.)
- Un budget annuel de 87 Md€ (10 % du budget de l’État, dont les pensions) ;
- la DIE (Dépense intérieure d’éducation, qui regroupe les dépenses publiques et privées) est de 170 Md€, soit plus que la moyenne européenne.
- 12 800 000 élèves – un chiffre en baisse compte tenu de la baisse de la démographie.
Et pourtant, malgré tous ces efforts consentis par les ménages en tant que contribuables ou parents, les résultats sont médiocres :
- La France fait figure de mauvais élève dans les classements PISA (nouveau recul en 2024, en 26ème place sur 85) et TIMSS (dernière d’Europe).
- La France a le système éducatif qui fabrique le plus d’inégalités dans les pays de l’OCDE : la promesse républicaine n’est pas tenue.

Un secteur public inefficace
« Il faut dégraisser le mammouth ! » Le constat date de 1997 mais force est de constater que le mammouth se porte toujours aussi bien quand on le compare au fonctionnement du secteur privé. Quelques chiffres suffisent à s’en convaincre :
- L’État dépense 8 450 € pour un élève du public alors que 4 000 € suffisent pour un élève du privé.
- Les collectivités locales dépenses 3 850 € pour un élève du public contre 1 925 € pour un élève du privé.
2023 | Public | Privé (sous contrat) |
Coût annuel par élève (1er degré) | 6 842 € | 3 683 € |
Coût annuel par élève (2d degré) | 11 266 € | 7 522 € |
Surcoût annuel total | 34,5 Mds € |
Dans le même temps, un certain type d’écoles connaît une croissance insolente : les écoles libres indépendantes (hors contrat). Elles ouvrent en septembre 2024 plus de 300 classes, réparties dans 100 nouvelles écoles. Il est à noter que 73 % de ces écoles sont aconfessionnelles, 16,4 % catholiques, 3,7 % musulmane, 3,6 % juives et 3,3 % protestantes. Elles ne bénéficient d’aucun fond public : la nation est prête à encourager les « startups » mais cet enthousiasme s’arrête aux portes de l’école…
Les solutions
Bien qu’inquiétante, la situation n’a rien d’irréversible. Pour obtenir une école plus efficace tout en réduisant les coûts, les réformes à mettre en œuvre sont simples et concernent les établissements éducatifs aussi bien que les familles.
Pour permettre le développement d’établissements innovants et efficaces il faut :
- Rendre possible la création d’établissements conventionnés autonomes (cf. les propositions de loi Brisson et Reilhac).
- Réactiver le contrat simple en l’étendant au collège : libre choix des professeurs par l’établissement.
- Libérer la « contrainte mentale » et budgétaire du 80 (public)/20 (privé).
On peut également envisager :
- Une simplification des programmes autour d’un socle commun de compétences et de culture.
- La mise en place du chèque scolaire ainsi que cela a été fait, par exemple, au Luxembourg.
Touchant plus directement la vie des familles, il est souhaitable :
- d’assouplir les contraintes qui pèsent sur l’instruction à domicile (home schooling) ;
- d’étendre le mécanisme du crédit d’impôt applicable au soutien scolaire aux montants des scolarités versées par les familles à des établissements indépendants (hors contrat) gérés de façon désintéressée, régulièrement déclarés depuis plus de 5 ans et signataires de la charte d’engagement républicain.